16-11-2021 La chasse du lièvre au bâton expliqué à ceux qui ne la connaisse pas
On s’était dit : « inutile d’écrire quoi que ce soit, une belle petite vidéo vaut plus qu’un long discours ».
Oui, mais voilà, on a ensuite pensé que comme de plus en plus de personnes qui ne connaissent pas la chasse viennent consulter nos pages, une petite explication de texte s’avérait nécessaire.
Permettez-moi donc, de planter le décor. La scène se passe quelque part sur la commune de Séverac d’Aveyron sur le causse du même nom. Les chiens de Stéphane ont été mis en défaut. Cela lui a permis de rattraper la meute et de filmer la scène qui va suivre. Nous sommes donc là, en plein forlongé. Pour celui qui ne connais pas la chasse et qui nous lit, il faut traduire par : « le lièvre a distancé la meute et les chiens sont à sa recherche ».
Sur cette séquence, on peut y voir, le bonheur en image. Des chiens qui se croisent et se recroisent, truffe au sol à la recherche d’une émanation. L’air est plein de l’odeur du lièvre. Ils savent qu’il est là, mais ils ne savent pas (encore) où exactement. Ils entonnent le solfège du chien courant, comme pour s’encourager, se motiver les uns les autres ou bien encore lorsque l’odeur trop forte du capucin les excite trop.
Le travail est appliqué, rapide et très vite l’étau se resserre. Les chiens ont la queue qui fouettent l’air, ils sont heureux, tout à leur affaire, passionnés par ce qu’ils font. Tout à coup un « TAYO » retentit. « Tayo » pour les chiens de Stéphane c’est un peu le Graal. A ce signal, tous relèvent la truffe, ceux qui ont assisté au départ du lièvre donnent de la voix et partent à sa poursuite comme pour donner un azimut aux autres qui courent à patron. La chasse est relancée. Stéphane reprend sa course… à pied. Même s’il court vite, il faut une bonne dose de motivation et une bonne connaissance du lièvre et du terrain pour réussir à suivre la chasse.
Pour la suite il faudra me croire sur parole. Quand Stéphane en a eu assez de courir et qu’il a estimé que ses chiens avaient suffisamment chassé et bien il sonné le rappel. Trois coups de pibole et tout le monde rentre au chenil. Et le lièvre? Il court toujours. Il a gagné en faisant ce que tous ceux de son espèce font depuis des millénaires.
Pourquoi le lièvre et le cerf ont de grandes jambes, pourquoi le chevreuil est monté sur ressort, le sanglier est-il si intelligent et puissant ? C’est tout simplement pour faire face ou pour fuir devant leurs prédateurs. Le lièvre cours, feinte, déjoue, ruse. Ce jour-là, il a couru pour sa vie. Et il a fait cela tout simplement parce qu’il est génétiquement programmé pour le faire. Il aussi gagné en expérience, il sait désormais ce qui marche et ce qui ne marche pas en présence d’une meute de chiens à sa course.
Par contre il ne peut rien contre le parechoc des voitures ni même contre la perte d’habitat qu’occasionne l’urbanisation galopante ou l’arrachage des haies…. mais de cela, mis à part les chasseurs, tout le monde s’en contre fou.
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