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03-10-2019 Cerf : bilan et perspectives sur le Massif de l'Aubrac

Cerf : bilan et perspectives sur le Massif de l'Aubrac

Le cerf aura fait couler beaucoup d’encre. Il faut dire que c’est une espèce qui a accompagné l’homme depuis des millénaires. Il est d’ailleurs l'un des animaux les plus représentés depuis la préhistoire jusqu’à l'antiquité. Pourtant, au milieu du XIXe siècle le cerf a atteint l’étiage absolu. À tel point que le début du XXe a vu la disparition totale du cerf dans notre département.

À l’époque, en France, les seuls massifs qui restèrent vifs en grands animaux étaient les territoires gérés par les chasseurs eux-mêmes, là où la chasse à courre était couramment pratiquée. Aussi, Il faudra attendre la politique de réimplantation en grands animaux menée par l’État et les chasseurs pour voir revenir le cerf. En Aveyron le retour de l’espèce s’est fait via le lâcher en 1958 sur le plateau de l'Aubrac de 4 cerfs et de 8 biches provenant tous de la réserve nationale de Chambord. Ce noyau a évolué et par la suite d'autres populations de cerf se sont installées en périphérie.

Dans le sud de l'Aveyron et dans l’est du département, des populations issues de migration naturelle en provenance des départements voisins se sont également établies. Aujourd’hui, chasseurs, forestiers et agriculteurs sont à la recherche du sacrosaint équilibre agro-sylvo-cynégétique. Il faut dire qu’entre les forestiers et les agriculteurs qui veulent plus de prélèvements et les autres pour qui le cerf est le symbole totémique de la naturalité retrouvée que seuls les grands prédateurs ont le droit de réguler, l’équilibre n’est pas facile à trouver pour les chasseurs.

Bien évidemment, les chiffres des uns ne sont pas toujours ceux des autres. En Aveyron, le suivi est assuré par des méthodes indiciaires comme l'Indice d'Abondance Nocturne qui fournit un indice annuel d’abondance. Cette méthode permet de relever le nombre de cerfs observé la nuit sur des circuits prédéfinis. L'écoute des cerfs bramant a pour objectif de déterminer les lieux, la répartition et le nombre de mâles participants au brame. Cette méthode demande la participation d’un grand nombre d’observateurs et reste sensible aux conditions climatiques d'où l'importance de bien choisir les soirées d'écoute. Le plan de chasse constitue un outil essentiel dans la gestion du cerf. Il est défini par la commission départementale du plan de chasse.

Enfin, depuis 2018 la Fédération travaille sur l'Indice de Changement Ecologique (ICE) par la mesure des dagues. Le cerf en Aveyron fait partie du patrimoine naturel et il faut savoir reconnaitre le bénéfice de sa présence. Certes ce sont des animaux dont l’occupation du territoire entraine des coûts, mais aussi des avantages économiques non négligeables. Bien évidemment, la chasse arrive en tout premier lieu. Toutefois, il est évident que si l’on interroge le grand public en demandant : quel est selon vous l’animal sauvage qui représente l’Aubrac ? Il y a fort à parier que le cerf arrivera en tête. Pour preuve, le tourisme du brâme n'a jamais été aussi florissant.

Autant de points que détaille la Fédération, dans un rapport sur le cerf qui analyse les cartes de prélèvement. Ce rapport, premier du genre, dresse également des pistes de réflexion pour le futur.

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