13-04-2023 CynObs : Comparatif Projecteurs / Jumelles Thermiques

Les services techniques des Fédérations des Chasseurs du Tarn-et-Garonne et du Lot se sont retrouvés pour une soirée de comptage de cervidés sur le Camp Militaire de Caylus le 29 Mars.
L'idée était d'évaluer les différences d'observation entre un suivi réalisé au phare et un fait à l'aide de jumelle thermique.
Le principe mis en œuvre a été de faire évoluer sur un circuit un premier véhicule équipé de 2 projecteurs, comme cela se fait habituellement, suivi de près par un autre véhicule disposant cette fois-ci de jumelles thermiques, ceci afin de garantir les mêmes conditions d'observation.

Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Espèces	Comptage avec projecteur	Comptage avec Jumelle thermique	Delta Projecteur / Jumelle Thermique
Cerfs	20	3	- 17	x 0.15
Chevreuil	18	51	+ 33	x 2.83
Sangliers	0	9	+ 9	x 9
Lièvres	12	17	+ 5	x 1.4
Renards	2	1	- 1	x 0.5

A noter que les 20 grands cervidés observés au phare correspondent à une harde qui a fui lors de l'éclairage et n'a pas pu être détectée par la voiture équipée de jumelles thermiques qui avait pris du retard sur le premier véhicule.

Premiers enseignements de ce test :

• Le circuit réalisé correspond à un milieu essentiellement boisé sur lequel bon nombre de détections ont pu être réalisées en sous-bois par les jumelles thermiques (chevreuils et sangliers notamment). Il serait intéressant de reproduire ce test sur des circuits de milieux plus ouverts ou semi-ouverts.
• On peut d'ores et déjà noter la nécessité que les véhicules restent au plus proche pour éviter la non-détection des animaux qui fuient devant le phare comme cela a été le cas avec la harde de 20 cervidés. Peut-être faut-il faire passer la voiture équipée de jumelle thermique en première position ?
• Les chemins et les pistes empruntés doivent être de bonne qualité pour une réalisation avec des jumelles thermiques car les trous et ornières génèrent des difficultés d'observation.
• L'observation dans les jumelles thermiques engendre une fatigue visuelle, un délai de 2,5 heures d'observation semble être un plafond à ne pas dépasser.

Cette expérimentation vise à mesurer l'apport des jumelles thermiques pour les suivis de faune réalisés par les Fédérations. Ces appareils améliorent très sensiblement la détectabilité des espèces. Pour autant, comme nous travaillons sur des méthodes indiciaires dont nous suivons l'évolution dans le temps, le fait d'améliorer notre capacité de détection ne traduit pas une augmentation des populations. C'est simplement l'instrument de mesure qui est plus performant.
Si nous devions généraliser l'usage des jumelles thermiques, il faudrait considérer qu'il s'agit d'un nouveau protocole suivi que l'on ne peut comparer au protocole classique avec des phares.

Le projet CynObs bénéficie du soutien du fonds Ecocontribution