19-06-2018 Tiques : ces drôles de petits vampires

Décrire le monde des tiques reviendrait sans doute à écrire un très gros livre, dire l’essentiel et des conseils en une page c’est ce que propose ici le Docteur JP DIJOLS, Administrateur à la Fédération des Chasseurs de l’Aveyron. Les tiques ne sont pas des insectes mais appartiennent à la famille des acariens (acarina), classe des arachnida (araignées et scorpions) et comptent plus de 800 espèces. Elles ont en commun d’être hématophages se nourrissant du sang de leur hôte (mammifères, oiseaux et même reptiles) sur lequel elles s’accrochent grâce à leurs pièces buccales. Elles vivent dans les herbes et les broussailles basses attendant leur «victime» qu’elles repèrent grâce à la chaleur qu’elle dégage. Une fois fixées, leur repas peut durer quelques heures à plusieurs jours ; elles peuvent «jeûner» plusieurs mois et s’enfouissent pour passer l’hiver.

Cycle de vie de la tique

Comme on le voit ici le cycle de développement de la tique est complexe et long (6 mois à 8ans) ; chaque passage de stade (larve, nymphe et adulte) nécessite un repas sanguin ; les cervidés sauvages sont nettement impliqués dans l’hébergement et la reproduction des formes adultes mâles et femelles qui vont mourir après la ponte ; l’expansion du chevreuil à partir des années 60/70 aurait largement contribué à celle des tiques sur le territoire français

On comprend aisément que les tiques en ayant plusieurs hôtes dans leur vie et en se gavant de leur sang puissent être après les moustiques les principaux vecteurs de maladies humaines ou vétérinaires sur notre terre pour peu que ces hôtes soient porteurs sains ou malades de bactéries, virus ou parasites divers ; la simple liste de ces maladies, certaines plus graves que d’autres, ne tiendrait pas sur une page ; dans nos régions, pour nous chasseurs ou usagers de la nature, nous n’en retiendrons que deux :

* Une concernant principalement notre compagnon, le chien : la babésiose ou piroplasmose Elle est due à un parasite, protozoaire du genre babesia transmis donc par la tique qui va entrainer un éclatement des globules rouges du chien et un syndrome rapidement grave et mortel avec fièvre, perte d’appétit, urines foncées, anémie majeure, insuffisance rénale… il est impératif de consulter rapidement un vétérinaire qui va donner un traitement antiparasitaire très efficace si l’on n’a pas trop tardé. A noter que les babésioses ne sont pas l’apanage du seul chien mais peuvent toucher bovins, équins, ovins, etc…

* Une nous concernant principalement, la maladie de LYME OU BORRELIOSE : Elle est due à la transmission par la tique lorsqu’elle se fixe sur notre peau d’une bactérie « borrélia burgdorferi ». On estime que 2 à 20 % des tiques sont porteuses suivant les régions (seules les franges méditerranéennes et les zones d ‘altitude au-dessus de 1000m sont à peu près indemnes). Cette maladie est absolument bénigne si elle est reconnue et traitée rapidement par antibiotiques ; correspondant au début à un état fébrile pseudo grippal elle va évoluer sans traitement vers des formes compliquées sévères notamment neurologiques.

A noter un signe important : l'érythème migrant

Si autour du site de morsure se développe dans les jours ou semaines qui suivent une zone rouge (érythème) qui s’agrandit en gardant un halo plus rouge en périphérie comme sur la photo vous avez, c’est certain, une maladie de LYME en début d’évolution ; il faut consulter un médecin qui donnera un traitement antibiotique très efficace à ce stade.

Mesures préventives : 

Pour votre chien : colliers (PREVENTIC…) et produits (FRONTLINE COMBO…) très efficaces qui tuent les tiques et à appliquer tous les 3 à 4 mois ; vaccin piroplasmose d’efficacité certaine mais inégale selon les chiens, à faire en fin d’hiver.

Pour vous même :  à moins de vivre dans un scaphandre hérmétique ou de s’interdire shorts, jupes vêtements amples et ajourés, une balade dans la nature a toutes les chances un jour ou l’autre de vous mettre en relation cutanée avec des tiques ; il existe quelques répulsifs possiblement efficaces.

Comment enlever les tiques

C’est une question importante à connaître : de nombreuses études montrent que si l’on agresse une tique en voulant l’arracher « manu militari » avec ses ongles ou une pince on va laisser le rostre en place et surtout entrainer une réaction de l’acarien qui va régurgiter en libérant de nombreuses enzymes allergisantes entrainant des réactions de grattage pendant plusieurs semaines et d’éventuels agents contaminants ; il en serait de même avec les agressions chimiques (Ether, etc….). Le risque de transmission de maladies est aussi semble-t’il plus important si le repas de la tique dure longtemps. Il y a une solution à tout cela : le tire tic petit objet remarquable inventé par un vétérinaire, vendu en pharmacie et que j’utilise de nombreuses fois par an sur les touristes viadénois avides de nature et souvent dévêtus, véritables aubaines ambulantes pour les petits vampires.

 

LE TIRE-TIC : UN OUTIL FORMIDABLE

 Sorte de petit pied de biche en plastique, il suffit d’insérer la tique entre les deux mors, de tourner 2 ou 3 fois et de tirer vers le haut ; ça marche à tous les coups !!!

On extrait ainsi la tique en entier et vivante en minimisant le risque de transmissions des maladies décrites ci-dessus et de démangeaisons désagréables du site de morsure pour vous (ou votre chien).