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12-04-2019 La Thyreophora Cynophila: Qu'es aquo?

La Thyreophora Cynophila: Qu'es aquo?

Et oui, n'en déplaise aux spécialistes autoproclamés, les compétences scientifiques se trouvent aussi au sein de la Fédération

A l'heure où certains s'efforcent de faire croire que les agents de la Fédération Départementale des Chasseurs de l'Ariège sont capables de prendre des vessies pour des lanternes, la publication ci-dessous fera la démonstration du contraire.

En effet, Pierre Mourières, technicien à la Fédération des Chasseurs de l'Ariège, a retrouvé et identifié la Thyreophora cynophila qui était considérée éteinte en Europe depuis 1920 et non observée en France depuis 1836.

Sans autre commentaire...

 Cru disparue, la Thyreophora cynophila reapparait 183 ans après

À l'heure où le contexte est dramatique pour de nombreux insectes, tombe enfin une bonne nouvelle : la mouche Thyreophora cynophila que l'on croyait éteinte a été observée en février en Ariège. Explications.

Il s'agit d'une mouche pour le moins atypique : grosse tête orange flashy, allure un peu plus fuselée que la normale et...asticots réputés se nourrir de l'os à moelle de grandes carcasses dont elle-même est assez friande ! On pourrait la nommer "mouche gyapète" car elle s'inscrit par ces particularités dans le même créneau que le rapace nécrophage, participant par son action à la dégradation de grands animaux. Pourtant, la T. cynophila reste une espèce méconnue. Longtemps hors de portée des scientifiques, son dernier signalement en France datait de 1836, dans les environs de Paris, et elle avait été considérée en Europe comme éteinte à partir de 1920. Ce n'est qu'en 2010 qu'elle a été à nouveau observée en Espagne sur plusieurs localités et différents massifs montagneux, sur des placettes de nourrissage pour vautours.

Son absence depuis le XIXe siècle en France pourrait s'expliquer par la régression de l'élevage et la généralisation de l'équarrissage, mais d'après Laurent Pelozuelo, président de l'Office pour les insectes et leur environnement (OPIE-MP) et maître de conférences à l'Université Paul Sabatier de Toulouse en charge des enseignements d'entomologie, à cela s'ajouterait " le manque d'observation sur les cadavres et l'inactivité des entomologistes pendant l'hiver, moment où elle est principalement active."
Sa redécouverte a été possible grâce à la mobilisation des acteurs de terrain après la diffusion d'un message d'alerte auprès des groupes d'entomologistes et de naturalistes. C'est ainsi que Pierre Mourrières, agent de la fédération de chasseurs de l'Ariège et Xavier Léal, chargé d'études naturalistes à la fédération Aude Claire ont pris les premiers clichés et spécimens, identifiés ensuite par des membres de l'OPIE-MP. D'après les scientifiques, même si l'espèce n'est pas particulièrement liée à l'altitude, sa présence en Ariège répondrait plutôt au fait de sa spécialisation sur les cadavres de grands animaux (et donc avec des os à moelle de taille conséquente) issus de l'élevage et des populations de mammifères sauvages qu'elle trouverait plus facilement en montagne qu'en plaine, où les carcasses sont moins nombreuses et plus rapidement évacuées par les services d'équarrissage.

Les scientifiques s'attachent donc à en savoir un peu plus sur ce diptère et sa répartition pyrénéenne. Toute observation pouvant compléter sa connaissance peut être signalée (photos bienvenues) à laurent.pelozuelo@univ-tlse3.fr

M. Alastuey

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