28-09-2018 La reproduction de la Perdrix rouge, on en apprend tous les jours

Nous avons équipé de balises GPS majoritairement des Perdrix rouge qui étaient en couple, ceci afin d'étudier la stratégie de reproduction de l'espèce. Espèce qui, dans la littérature, est connue pour maximiser son succès reproducteur en cherchant à produire de nombreux jeunes par adulte. Ceci se traduit tout d'abord par la couvaison possible de deux nids, un par la femelle et un par le mâle. Il est aussi possible qu'il y ait création d'un nouveau nid, ponte dite de recoquetage, si la première couvée est détruite.

Nos observations, qui méritent très certainement d'être confirmées à l'avenir, nous montrent que cette double nidification pourrait être plus fréquente que ce que l'on pensait. En effet, 3 mâles, sur les 4 vivants lors de la période de nidification, ont couvé un nid. Nous avons également observé un troisième et un quatrième nid de recoquetage pour un des couples suite à la prédation et au dérangement des nids de la femelle.
Les Perdrix rouge font donc de gros efforts pour produire un maximum de jeunes et assurer leur renouvellement.

Cette année, peu propice d'un point de vue climatique, nous avons observé que la période de couvaison s'est déroulée du 21 mai (date où la première poule s'est mise à couver) au 14 août (date à laquelle les œufs du dernier nid suivi ont éclos). Nous avons également observé que les trois nids arrivés à éclosion jusqu'à présent, ont été couvés 27 jours en moyenne.

La vie des oiseaux adultes est déjà semée d'embûches, celles des œufs et des poussins n'est pas plus simple. En effet sur 8 nids suivis :

• 4 ne sont jamais arrivés à éclosion
• 4 sont arrivés à éclosion

Pour 3 des 4 nids qui ont échoués, leur échec résulte d'un abandon. Les observations sur le terrain nous permettent de supposer que les abandons sont dus à des dérangements soit agricoles (travaux dans la parcelle qui jouxte le nid), soit par des animaux domestiques (lorsque le nid est situé à proximité des habitations). L'échec du quatrième nid est lié à sa prédation, et les œufs retrouvés nous laissent penser qu'il s'agit d'un mustélidé.

Ainsi, 4 nids sont tout de même arrivés jusqu'à l'éclosion. Pour chacun d'entre eux, nous avons comptabilisé entre 11 et 15 œufs minimum, avec 9 œufs éclos pour chaque nid. Cependant, pour 2 de ces nids les poussins n'ont jamais été observés et le comportement des adultes nous permet de dire qu'ils sont certainement morts dans leurs premiers jours de vie.

La dernière nichée, dont les oeufs ont éclos le 14 août, n'a pu être observée...