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27-03-2023 CynObs : Nouvelles technologies au service de la connaissance

CynObs : Nouvelles technologies au service de la connaissance

Depuis 2020, les fédérations des chasseurs contribuent à l'amélioration des connaissances sur la biodiversité en versant leurs données d'observations de faune dans le SINP Occitanie.
Ces données sont collectées via une vingtaine de protocoles de terrain validés scientifiquement (OFB) et référencés dans Campanule (CAtalogue de Méthodes et Protocoles d'acquisition de données naturalistes).
Chaque année, dans le cadre de CynObs, plus de 1000 opérations de comptage sont réalisées par les services techniques des Fédérations avec, souvent, le concours de bénévoles. Malgré cet effort très significatif, toutes les populations d'espèces cynégétiques ne peuvent être suivies sur l'ensemble de leur aire de présence.
Lors du premier atelier technique de CynObs 2022-2023, le sujet des nouvelles technologies pouvant permettre de gagner en efficacité sur le suivi des espèces a été mis sur la table.

Nouvelles avancées technologiques envisagées :

Image jumelle thermique
Image jumelle thermique

Les jumelles à vision thermique sont expérimentées par les services techniques depuis plusieurs mois. Ces appareils améliorent sensiblement la détectabilité des animaux par la chaleur qu'ils dégagent, ce qui s'est avéré particulièrement utile dans le cadre du baguage de la Bécasse des bois. Auparavant, chaque site de baguage devait être entièrement parcouru à pied, la nuit avec un phare, pour localiser les oiseaux sur leur zone de gagnage et tenter de les capturer pour les baguer. Désormais, le site est « balayé » en quelques secondes avec les jumelles thermiques. Si des Bécasses sont présentes, elles sont prélocalisées, puis approchées en toute discrétion sans le phare. Les chances de capture sont multipliées. A l'inverse, en cas d'absence d'oiseaux, le site n'est pas parcouru, le suivant peut-être visité. Les jumelles de vision thermique ont permis un gain significatif en efficacité, le nombre de bécasse baguées par sortie est en hausse.

D'autres avancées technologiques permettent d'envisager des suivis dits « passifs », sans intervention humaine.

Ainsi la bioacoustique permet aujourd'hui d'analyser des enregistrements réalisés dans la nature pour en déduire des indices de richesse spécifiques pour les oiseaux, les amphibiens, ou encore les insectes. Elle permet aussi d'identifier les espèces et, pour certaines, d'en estimer le nombre. Ce sont bien les capacités de calculs informatiques qui permettent à des « Intelligences artificielles » (IA) d'analyser d'immenses quantités de données pour apprendre à reconnaitre à coup sur telle ou telle espèce.

Bioacoustique
Bioacoustique

Source : Biophonia


Autre domaine qui profite de ces capacités de traitements informatiques, l'analyse génétique permet aujourd'hui d'inventorier des espèces à partir d'un prélèvement d'eau, de sol ou d'air. On parle ici d'ADN environnemental. Il est aujourd'hui possible d'extraire de l'ADN présent en infime quantité à partir d'un prélèvement d'eau dans un ruisseau, de le « multiplier », pour ensuite comparer les séquences ADN trouvées avec celles décrites dans différentes banques de données mondiales. Dans le ruisseau, pourrait être identifié poissons, crustacés, mollusques, voire les mammifères et oiseaux ayant fréquentés la zone.
Ces nouveaux outils à disposition doivent encore être incorporés dans des protocoles adaptés aux questions que nous nous posons.

Et l'humain dans tout ça, quelle est sa place ?

En introduction, nous avons évoqué le concours de chasseurs bénévoles pour la réalisation des comptages. Le fait que des citoyens contribuent bénévolement au recueil d'information dans le cadre d'un protocole scientifique est bien connu, il s'agit de science participative. Imaginons que tous les chasseurs qui le souhaitent puissent remonter leurs observations de terrain pour venir enrichir notre connaissance sur les espèces de la région ?
Pour la quatrième année du programme CynObs, nous allons explorer les sciences participatives pour affiner nos connaissances sur la reproduction de la Perdrix rouge en Occitanie. De nouvelles données en perspective !

Le projet CynObs bénéficie du soutien du fonds Ecocontribution

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