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31-08-2017 A La Cavalerie, ils passent la bague au doigt des cailles des blés

A La Cavalerie, ils passent la bague au doigt des cailles des blés

Avec le printemps, reviennent les cailles. Elles rentrent d’Afrique du nord où elles ont passé la mauvaise saison. Dans la campagne, on les entend bien plus souvent qu’on ne les voit. Du moins entend-on surtout le chant des mâles qui marquent leur territoire et appellent les femelles. Aussi, munis de transistors et de hauts parleurs les Techniciens de la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Aveyron font de « la repasse ». Ainsi, ils font jouer sans relâche le chant du mâle pour attirer les femelles Caille des blés séduites par ce « bel canto » et attirer également les mâles venus quant à eux chasser l’importun qui ose se produire avec autant d’insistance.

Pour les capturer les techniciens déplient alors un immense filet qu’ils posent à plat sur les hautes herbes. Puis commence la prospection. Parfois, la caille trahit sa présence en essayant de s’envoler, parfois, il faut la chercher minutieusement dans les hautes herbes. Cette dernière sentant poindre une menace préfère souvent «s’acclater» (ndlr : s’étaler) au sol faisant totalement confiance à sa couleur cryptique qui lui assure un mimétisme quasi parfait. Il en faut cependant plus pour tromper la vigilance des Techniciens de la Fédération Départementale des Chasseurs de l’Aveyron qui capturent l’oiseau et lui passent alors la bague au doigt ou plutôt à la patte.

L’objectif est bien évidement scientifique et vise à en apprendre un peu plus sur cet oiseau. Aujourd’hui, certains pensent que les cailles traversent l’Espagne pour gagner leur principale zone d’hivernage en Afrique du Nord puis rejoignent l’aire de reproduction au printemps en passant par l’Italie. Elles décriraient ainsi une migration en boucle autour de la Méditerranée. Pour d’autres observateurs, il y aurait en fait deux couloirs de migrations distincts, l’un par l’Espagne, l’autre par l’Italie. Aussi, pour comprendre la migration des oiseaux, nul autre moyen que de les marquer individuellement à l’aide de bagues. Bien que la pose de balise ARGOS se démocratise de plus en plus le bagage reste encore le moyen le plus fréquemment mis en place surtout pour les petits oiseaux.

Cette activité scientifique à laquelle participe annuellement la FDC12 est organisée en partenariat avec l’ONCFS et le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux, du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Le CRBPO délivre ainsi les bagues sur lesquelles un numéro unique est inscrit. Cette activité scientifique est rigoureusement contrôlée. Baguer des espèces sauvages nécessite une autorisation renouvelable tous les ans.

Pour la petite histoire, grâce aux bagues, on a pu savoir qu’une Caille baguée en Lozère a préféré l’air aveyronnais pour fonder foyer à Laclau sur la commune de Vézins-de-Lévezou (comme on la comprend). Deux autres cailles, baguées quant à elles à la Cavalerie ont été tué en Espagne respectivement une à Castellote (à 200 km au nord de Saragosse) et une à Huesca a moins de 100 km au sud de Saragosse.

Baguer des oiseaux est une tâche des plus agréables à réaliser mais reste terriblement ingrate en termes de retour d’information. Il faut en effet que l’animal soit repris ou tué et que sa bague soit renvoyée au Muséum pour pouvoir bénéficier de la donnée. Qu’à cela ne tienne la Fédération Départementale des Chasseurs poursuit inlassablement son travail d’amélioration de la connaissance et bagues tous les ans de plus en plus d’oiseaux. Pas le temps de s’ennuyer ce sera bientôt le moment des comptages au chien d’arrêt puis viendra le tour de baguer les bécasses et les bécassines….

Si vous trouvez une bague sur un oiseau mort ou si vous tuez à la chasse une espèce gibier baguée une seule adresse : C.R.B.P.O., Case Postale 135, 43 rue Buffon, 75005 PARIS, France.

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